Le président du SNOF, Syndicat National des Ophtalmologistes Français a alerté, le 13 décembre dernier, le Premier Ministre pour solliciter son arbitrage entre la libéralisation du marché de l’optique et la protection de la santé des Français. Le Docteur Jean-Bernard Rottier, président du SNOF lui a écrit dans une lettre ouverte : « Face à l’inflation de textes contradictoires, il est temps de choisir entre démédicaliser la filière visuelle au mépris des principes fondamentaux de santé publique, ou libéraliser les marchés liés à la distribution des lunettes et des lentilles de contact. »
Alors que les débats sur le projet de loi relatif à la Consommation reprendront lundi 16 décembre 2013 à l’Assemblée Nationale, le SNOF rappelle son inquiétude concernant les conséquences probables sur la santé des Français de l’adoption de mesures concernant :
- l'allongement de la durée de validité des ordonnances de lunettes de vue
- l'encadrement de la vente de lentilles de contact, qui semble prendre aujourd’hui la voie d’une délivrance autorisée en l’absence d’une ordonnance.
De plus, l’adoption d’amendements imposant l’inscription de l’écart pupillaire sur les ordonnances que les ophtalmologistes fournissent à leurs patients les conduirait à s’inscrire dans une chaîne de responsabilité qui relève des seuls opticiens.
Le Docteur Jean-Bernard Rottier alerte : « Nous comprenons que ces positions entrent en conflit avec les orientations que votre gouvernement et certains députés souhaitent prendre en matière de libéralisation des marchés liés à la distribution des lunettes et des lentilles de contact. Pour cette raisons, je sollicite de votre part un rendez vous en urgence afin de vous exposer le point de vue de notre profession, et ceci afin que vous puissiez arbitrer en parfaite connaissance de cause entre des orientations clairement contradictoires. »
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but "d'étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l'application des mesures générales de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l'exercice de l'ophtalmologie". Avec ses 2900 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.
Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.
Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour que la pratique de l’exercice médical soit acceptable par les ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, et préserve au mieux la santé de leurs patients.