Les apnées du sommeil existent chez tous les individus, elles sont considérées comme normales et n'impactent pas forcément la qualité du sommeil. En revanche, le syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS), se caractérise par de fréquentes interruptions de la respiration, qui sont rapprochées et retentissent sur la qualité du sommeil. Le SAOS est à considérer car il représente un facteur de risque de complications cardiovasculaires, il est également associé à plusieurs pathologies oculaires.
On estime qu'en France, un peu plus de 500 000 personnes souffrent du SAOS. Il touche les enfants comme les adultes, plutôt les personnes en surpoids. Le diabète multiplierait par 3 le risque d'apparition du syndrome d’apnée obstructif du sommeil.
Comment dépister le syndrome d’apnée obstructif du sommeil ?
Le diagnostic du SAOS n’est pas aisé, généralement, il est pressenti par un médecin généraliste et posé par des spécialistes du sommeil. Ces derniers consultent dans les cliniques du sommeil, et peuvent demander au patient de passer la nuit sur place pour enregistrer leur sommeil, et effectuer plusieurs examens médicaux.
Paradoxalement, une personne qui souffre du SAOS estime bien dormir, en effet, la quantité de sommeil est suffisante, mais elle ne perçoit pas que la qualité du sommeil n'est pas bonne. C'est l’enregistrement de leur sommeil qui permet de constater que la personne ne se repose pas vraiment, les apnées trop fréquentes alertent le cerveau, empêchant ainsi le sujet d’atteindre la phase de sommeil profond : le sommeil réparateur. Dans les situations les plus sévères, les apnées peuvent se produire toutes les 2 à 3 minutes et durer plus de 10 secondes !
Quelles sont les conséquences de ces apnées anormales pour la santé ?
Les conséquences pour la santé sont multiples : fatigue, endormissements, perte de l’attention, reflux gastriques, troubles de l’humeur, graves complications cardiaques, troubles vasculaires avec de potentielles répercussions cérébrales, ophtalmologiques…
Le lien entre les complications oculaires et le SAOS n'est pas facile à établir, d'autant qu'il est souvent mal ou peu diagnostiqué. Les ophtalmologistes s'y intéressent de plus en plus car les incidences sont importantes :
- le SAOS peut entraîner ou aggraver la rétinopathie diabétique, maladie des yeux qui concerne les diabétiques
- l’association avec le glaucome est suspectée par de nombreuses études
- Le SAOS a une forte corrélation avec les neuropathies optiques ischémiques antérieures aiguës (NOIAA), et aussi très probablement avec l’occlusion de la veine centrale de la rétine et l’oedème papillaire secondaire à une hypertension intra‐cranienne.
- une relation importante existerait entre le « floppy eyelid syndrom » et le SAOS. Il s'agit d'un relâchement anormal des paupières supérieures, souvent associé à des conjonctivites et à des pathologies cornéennes (Kératites, kératocône…).
Quels sont les traitements à disposition ?
Tout d'abord, un certain nombre de mesures hygiéno‐diététiques devront être appliquées : perte de poids, suppression ou diminution de l’alcool, des benzodiazépines…
Si le cas est plus sérieux, le sujet devra utiliser pendant le sommeil, un traitement mécanique par ventilation ou « pression positive continue ». L'équipement est constitué d’un masque relié à une bouteille. Ce traitement fonctionne très bien.
En cas d'intolérance ou d'échec, des traitements chirurgicaux peuvent être envisagés.
Source : Communiqué de presse janvier 2014 SFO Société Française d’Ophtalmologie.
Pr. J.F. Korobelnik, Président de la SFO, Chef de service, Hôpital Pellegrin Bordeaux.
Article plus complet sur Le Guide de la Vue® : « Apnée du sommeil : ne pas la négliger ».