Projet de loi conso : les ophtalmologistes inquiets pour la vue des Français

Alors que l'Assemblée Nationale a écarté des dispositions concernant le projet de loi relatif à la consommation, le Syndicat National des Ophtalmologistes Français rappelle son inquiétude auprès des sénateurs quant à la réintroduction par la commission des affaires économiques du Sénat de 2 mesures en particulier. 

Ces dispositions mises en cause sont :

• la mesure des écarts pupillaires qui deviendrait imposée aux médecins ophtalmologistes
• l'allongement à 5 ans de la durée de validité des ordonnances de lunettes 

Le Docteur Jean-Bernard Rottier, président du SNOF a déclaré : « Le texte de loi adopté par la Commission des affaires économiques du Sénat réintroduit des dispositions inquiétantes pour la santé visuelle des Français, dispositions que les députés avaient abandonnées. C’est un vrai retour en arrière et nous regrettons que la vue des Français soit inconsidérément menacée dans le seul but de "dynamiser" le commerce d’équipements optiques. »

Entre santé et consommation , il faut choisir

Il est important de rappeler le contexte, en synthèse, avec d'un côté une faiblesse démographique des ophtalmologistes en France, experts et responsables du suivi médical et du dépistage précoce de la majorité de la population, de l'autre côté, un projet de loi "consommation" qui vise à faire baisser les prix des lunettes en facilitant l'accès au e.commerce optique. Cet objectif déclaré par le Ministre délégué de l'économie sociale et solidaire, et de la consommation, Benoît Hamon, explique le projet d'imposer les prises de mesures aux ophtalmologistes. Ce qui est, par ailleurs, plutôt réducteur quant à l'expertise de l'opticien dont la seule mission perçue serait cette prise de mesure ! Dans les faits, délivrer un équipement optique de qualité est bien plus complexe.

Quant au projet d'allonger la durée de validité des ordonnances à 5 ans, le dépistage précoce en serait directement menacé quand on sait que la plupart des maladies oculaires sont indolores (DMLA, glaucome...), et que, lorsque la personne perçoit les symptômes visuels, cela signifie que le maladie est déjà bien installée...

Pour lire la lettre du Docteur Jean-Bernard Rottier : cliquez ici

Source : Communiqué SNOF 20 janvier 2014 " Loi « Conso » : les sénateurs tentent de sacrifier la filière de soins visuels au profit du marché de l’optique ".