Rappelez-vous, 1996, la naissance de la chèvre Dolly en Ecosse, le premier mammifère cloné grâce à une manipulation génétique de cellules souches embryonnaires. Débutait alors le débat sur les limites éthiques qu'une telle évolution scientifique soulevait.
La thérapie par cellules souches IPS
C’est alors qu’en 2006, sur des souris, des chercheurs obtiennent des cellules souches à partir de cellules de peau. Rapidement, l'expérience sur des cellules de peau humaine réussissait.
Cette technique appelée IPS, « Induce Pluripotent Stem Cell », «Cellule Induite à la Pluripotence» est plutôt simple sur le papier.
Il s’agit de redonner à une cellule différenciée, une cellule de peau par exemple, des propriétés de pluripotence qui lui permet de donner toutes les cellules humaines : des cellules de rein, de foie...
Dans la pratique, les biologistes injectent un virus aux cellules de peau prélevées, ce virus apporte les 4 protéines nécessaires à leur reprogrammation. En 15 jours, les cellules de peau redeviennent des cellules pluripotentes.
En 2012, les chercheurs John Gurdon (britanique) et Shinya Yamanaka (japonais) ont reçu le prix Nobel de Médecine pour les cellules souches IPS.
Les premiers essais cliniques auront lieu au Japon, pour traiter des cas de DMLA
La DMLA, Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age, est une maladie des yeux qui concerne les personnes de plus de 50 ans. Cette pathologie a le triste record d'être la première cause de cécité pour les plus de 55 ans dans les pays industrialisés.
Le Japon va être le premier pays à utiliser des cellules souches IPS pour soigner l'homme, c'est la thérapie cellulaire IPS. Pour cette première mondiale, ce sont 6 patients atteints de DMLA "exsudative" ou "humide" qui vont être traités.
Techniquement, les médecins vont prélever des cellules de la rétine malade, elles vont subir un traitement permettant d’obtenir des cellules souches IPS, puis vont être réimplantées dans la rétine de l’œil du patient.
Des interrogations demeurent…
Un risque possible demeure en point d'interrogation : la mutagenèse. C'est une mutation de la cellule à cause du génome du virus : le gène du virus s’intègre dans le gène de la cellule.
Le défi scientifique pour les chercheurs est de faire des cellules souches IPS sans injecter de virus.
Sources :
Riken CDB center for developmental biology.
Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC). CNRS, UMR 7104. Université de Strasbourg. INSERM, U964. Collège de France. Cité de Sciences et de l’Industrie.
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