La recherche de traitement des maladies de la rétine par cellules souches embryonnaires marque un pas de plus au Collège Universitaire de Londres : c'est ce que vient de publier le journal britannique Nature Biotechnology. Depuis 10 ans, le Professeur Robin Ali et son équipe de chercheurs réalisent des essais sur des souris déficientes visuelles, les derniers résultats viennent d'être publiés.
Quelles sont les maladies de la rétine ?
Ce sont des dizaines de millions de personnes à l'échelle mondiale qui sont directement concernés par les maladies de la rétine de l’œil : DMLA, rétinopathie diabétique, rétinite pigmentaire.
La rétine est la membrane qui tapisse le fond de l’œil, elle est composée de très nombreuses cellules photoréceptrices, les "cônes" (pour la vision de jour et l'acuité visuelle) et les "bâtonnets" (pour la vision en basse luminosité). En situation de maladie de la rétine, la mort prématurée de ces cellules prive le sujet de tout ou partie de son champ de vision.
Développer des cellules visuelles grâce aux cellules souches embryonnaires
Il est important de mesurer qu'aujourd'hui aucun traitement curatif n'existe pour soigner ces maladies de la rétine : la prise en charge médicale consiste à freiner l'évolution de la maladie, d'où la nécessité d'un dépistage précoce.
Cette équipe de chercheurs britanniques démontre que des cellules photoréceptrices développées en laboratoire à partir de cellules souches embryonnaires peuvent être correctement transplantées dans la rétine de souris.
Ces essais progressent depuis dix ans : des 200 000 cellules transplantées, seulement 1.000 cellules étaient convenablement intégrées dans la rétine en 2006, contre près de 40.000 en 2013.
Pour autant, ces souris n'ont pas recouvré la vision, mais des connexions nerveuses s'établiraient avec le cerveau.
Le Professeur Robin Ali a déclaré : « Si nous réussissons à transplanter 20 000 cônes chez une personne atteinte de maladie dégénérative de la macula (centre de la rétine), je pense qu’il y aurait un formidable progrès clinique potentiel parce que l’homme n’a pas besoin d’énormément de « cônes » pour avoir une vision fonctionnelle. La fovéola, hyper centre de la rétine délivrant l’acuité visuelle maximale pour permettre la lecture par exemple, a seulement 20 000 cônes. Cela vous donne une idée sur le peu de cellules nécessaires.»
Le Docteur Dusko Ilic du « King's College » de Londres a précisé "ces travaux représentent un pas important mais il ne s’agit que d’un petit pas sur une longue route d’essais cliniques vers une éventuelle thérapie pour l’homme".
Les espoirs pour un traitement curatif pour l'homme se portent à 5, 10 ans...
Les USA pratiquent des essais cliniques sur l'homme depuis 2010
Sous l'impulsion de Barak Obama en 2009, les USA ont commencé les essais cliniques sur l'homme à partir de cellules souches embryonnaires. Cette technique thérapeutique consiste à injecter des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires humaines pour qu’elles puissent régénérer les cellules malades. L'Europe a fait le même choix, le Japon investit lui dans la recherche sur les cellules souches IPS.
Le premier essai clinique sur l’homme portait sur un traumatisme à la moelle épinière en octobre 2010, le second essai clinique, 1 mois plus tard, sur une maladie des yeux : la maladie de Stargardt.
Le Guide de la Vue ®
Illustrations adaptées par www.guide-vue.fr
Sources :
theguardian
Nature Biotechnology
Geron
Whitehouse.gov
Advancedcell
1 commentaires pour Maladies de la rétine : des progrès sur le traitement par cellules souches embryonnaires