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Renouvellement des lunettes chez l’opticien : les pistes du Syndicat national des ophtalmologistes de France pour améliorer le dispositif

Une meilleure communication entre les professionnels et une meilleure formation des opticiens, c'est ce que propose notamment le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) afin que le renouvellement des lunettes par les opticiens se déroulent dans de meilleures conditions.

Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a publié ces derniers jours une étude miroir menée auprès des patients et des ophtalmologistes sur la possibilité, pour les opticiens-lunetiers de renouveler et adapter les verres correcteurs, depuis une ordonnance encore valide. Lors d'une conférence de presse à Paris, vendredi 8 juillet, Dr Thierry Bour, président du SNOF, a présenté des résultats en demi-teinte. Alors qu'en 2019, 81 % des ophtalmologistes étaient favorables à ce dispositif, ils ne sont plus que 45 % en 2022. Ils sont même 45 % a estimé que le renouvellement des lunettes chez l’opticien est une pratique “inutile, inefficace voire risquée” pour les patients. Du côté des patients, la mesure, qui a pourtant 15 ans, est également loin d'être plébiscitée, selon les résultats de l’enquête du SNOF. 81 % d'entre eux préfèrent toujours consulter leur médecin ophtalmologiste, plutôt que se rendre directement chez l’opticien pour un changement de lunettes de vue ou de lentilles de contact.

L'absence de retour mis en avant par le Syndicat des ophtalmologistes de France

Selon les enseignements de l'enquête, les ophtalmologistes regrettent notamment une absence de retour par les opticiens qui ont renouvelé, avec adaptation, les verres de leur patient. Ainsi, 82 % des médecins déclarent avoir reçu moins de 11 messages dans les trois derniers mois d'un opticien les informant d'une adaptation optique. « Le fait que le retour d’information vers l'ophtalmologiste, pourtant obligatoire, se fasse dans une minorité de cas est inquiétant et explique que la relation de confiance des ophtalmologistes avec les opticiens se dégrade. La santé des patients ne doit pas être prise à la légère et toutes les recommandations médicales et réglementaires doivent être appliquées », regrette le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France.

Le SNOF pointe « un manque d’échange de la part des opticiens qui cristallise un sentiment de défiance envers cette profession ». Afin de fluidifier et faciliter ces échanges, le syndicat propose, comme prévu lors du Ségur de la Santé, le recours à la messagerie électronique, via la plateforme Mimosa santé. Pour l'heure, seuls 2 % des opticiens qui jouent le jeu des retours le font via messagerie instantanée, affirment les ophtalmologistes dans l’enquête du SNOF.

Selon les ophtalmologistes, les opticiens pas suffisamment formés pour les renouvellements

Enfin, le SNOF demande au gouvernement de procéder rapidement à la réforme de la formation des opticiens. Ainsi, selon l’enquête, 60 % des ophtalmologistes estiment, selon l’enquête du SNOF, que les opticiens ne sont pas suffisamment formés pour renouveler et adapter des verres correcteurs, ils n'étaient que 42 % à le penser en 2019. « La réingénierie de la formation de l’opticien doit s’accompagner d’un renforcement de l’enseignement de la réfraction », estime le Dr Thierry Bour, président du SNOF.

Alors que le PLFSS 2022 prévoit d'autoriser les orthoptistes à prescrire des lunettes, le SNOF appelle à la prudence. Selon les chiffres révélés par l'enquête, 64 % des ophtalmologistes jugent mauvaise la possibilité pour les orthoptistes, introduite en 2020, de renouveler et d'adapter les ordonnances de lunettes et de lentilles de contact. Ils sont 61 % à estimer que ces professionnels ne sont pas suffisamment formés pour cette tâche. Pour le président du SNOF, « ce retour du terrain révèle des données intéressantes et incite à la prudence quant au processus d’élargissement de prérogatives à d’autres professions paramédicales. »

Enquête SNOF miroir menée auprès de 525 ophtalmologistes du 25 mai au 14 juin 2022 via un questionnaire en ligne et auprès de 1 170 patients via un questionnaire anonyme remis en main propre dans les cabinets libéraux du 25 mai au 2 juillet.

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